Notre Dame des Neiges est une abbaye trappiste depuis 1850 dans le parc national des Cévennes en Ardèche à la frontière de la Lozère. Reconstruite à différents emplacements au cours de son existence, elle y abritait des moines trappistes cisterciens. Vêtue de sa robe blanche, l’hiver exulte une abbaye unique au coeur des Cévennes. Le manteau de neige la recouvrait pendant une grande partie de l’année. Auparavant ferme, puis cave à vin, ce lieu de vie monastique guidé par la foi chrétienne catholique se renouvelle. Jusqu’en 2022, cette abbaye grande de 500 hectares de forêt et 24 000 mètres carrés au sol de bâtiments est gérée par des moines, ils n’étaient plus que 4 à la fin.
Aujourd’hui, l’abbaye Notre-Dame des Neiges renaît grâce à l’arrivée de huit nouvelles sœurs gersoises en décembre 2022. Parmi elles se trouve ma propre sœur, Sœur Guillemette, ce qui donne un sens particulier à mon rapport à la religion et à ma sœur. Cette foi, héritée de ma famille, a suivi un parcours naturel jusqu’à ma majorité, où elle a connu un point de rupture. Tout comme l’abbaye, l’entrée de ma sœur dans l’ordre cistercien insuffle une nouvelle vie à ma foi chrétienne. Bien que je la connaisse peu, car elle est partie rapidement étudier, je souhaite enrichir mes souvenirs. En contemplant les sœurs et l’environnement qui les entoure, je découvre en moi-même un lieu de spiritualité et de réflexion.
Au coeur de cette immense forêt, loin de la civilisation moderne, l’esprit se libère. Autrefois l’abbaye acceuilla saint Charles de Foucauld et Robert-Louis Stevenson. Une première messe célébrée et du camping avec une ânesse sont les éléments marquant laissé par ces deux personnages. Leurs traces perdurent à Notre Dames des Neiges.
Les trappistes, la neige, la chapelle, les ânes et la forêt, contribuent fortement à l’identité de l’abbaye Notre Dame des Neiges. Aujourd’hui, son visage change. La neige se rarifie. Le passage de témoin de moines à moniales, phénomène très rare, bouscule la vie de l’abbaye.
Pour ce projet, le lieu photographique choisi est celui de l’abbaye. J’ai opté pour une esthétique documentaire, contemplative et calme, qui me semble adaptée à ce sujet et me permet de respecter le lieu et les sœurs qui y vivent. Je souhaite être à l’écoute de la nature, des sœurs et des différents acteurs pour y capturer l’essence du site. Mon travail prendra forme sur la durée, car cela me permettra d’approfondir mon sujet au fil de l’appropriation et de l’évolution du lieu par les moniales. Le temps me donnera également l’opportunité de développer différents arcs narratifs tel que ma soeur, la vie des moniales et l’histoire du monastère. Le budget alloué à ce projet documentaire est principalement consacré aux frais de déplacement, au logement...
En conclusion, mon projet photographique à l’abbaye Notre Dame des Neiges capture l’essence unique de ce lieu à travers ma soeur et moi. Aujourd’hui, je me questionne sur son engagement de vie. Je souhaite continuer à documenter ce monastère par l’intermédiaire de mon experience afin de permettre à chacun, quelles que soient ses croyances, de s’approprier personnellement les questionnement de contemplation, de croyance, d’engagement et de la nature. Je suis convaincu que mon travail photographique sur le long court permettra d’être au plus proche des soeurs, de leurs croyances, et de Notre Dames des Neiges.

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